Publié le 6 Novembre 2017
Le titre, extrait d'un poème de Borges, dit que tout sera oublié. Au delà, les colombiens, des années 70 aux années 90, préféraient oublier très vite ce qui ne pouvait l'être : tous ces assassinats et violences perpétrés en nombre "contre l'intelligence".
Hector Abad ne peut pas oublier. Il décide d'écrire ce livre pour oublier et pardonner. Il ne veut pas de vengeance ni de violence, à l'instar de son père, figure centrale du récit.
Il fait une magnifique déclaration d'amour à son père, sa mère, ses soeurs et sa famille, les amis. C'est poétique et universel.
La lecture de cette histoire est délectable comme boire un vin rare : happé par les sensations et retenu par l'envie de déguster à sa juste valeur.
Vargas Llosa a dit de ce livre qu'il était "difficile de le synthétiser ce qu'est L'oubli que nous serons sans trahir ce livre, parce que, comme tous les chefs d'oeuvre, il est plusieurs choses à la fois".
Ce livre, bouleversant et intelligent, laissera une empreinte dans mon coeur.