Publié le 27 Juillet 2020
L'histoire se déroule pendant la guerre de 14-18, vécue et racontée par un indien, entraîné par son unique ami Elijah pour s'enrôler dans les forces canadiennes. Bird est un être pur, qui ne supporte pas de tuer des hommes, il souffre terriblement et se retranche dans son mutisme, profitant du fait qu'il parle mal anglais. Elijah a besoin de reconnaissance, veut être le meilleur tireur d'élite. Bird, être silencieux et invisible, l'assiste pour ses reconnaissances sur le terrain, dans les no-man's land. Ils opèrent ainsi pendant plus de trois années, malgré la « médecine » qui transforme peu à peu Elijah. La morphine est distribuée facilement.
Le livre commence par la venue d'une vieille indienne, en habits traditionnels, dans une gare canadienne, elle sait qu'un des deux garçons est de retour, garçons qu'elle a en partie élevés. Le roman est à deux voix, celle de Bird et celle de sa tante Niska. Elle use du récit pour apaiser le jeune homme brisé qu'elle trouve dans le train. Et c'est l'occasion pour nous de mieux connaître la culture indienne. Elle l'emmène sur la rivière sur son canoë pour revenir là où ils ont toujours vécu, pour reprendre vie.
Jamais un livre n'a été autant explicite sur l'enfer que représente le combat quotidien dans les tranchées pleines de boue, de rats, le désœuvrement des combattants quand ils sont au repos, l'absurdité parfois des ordres donnés par des chefs restant loin des cris et du sang.
Comment raconter ce qui ne peut se raconter ?
Raconter est une forme de rédemption ici, Niska raconte tout ce qu'elle peut pour ancrer à nouveau l'homme dans sa culture cree, retrouver ses sources, son histoire, toutes choses éteintes pendant ces trois années de combat pour la survie et lui dire aussi qu'il est possible de surmonter les épreuves et qu'il n'est pas seul, elle est là près de lui.