litterature israelienne

Publié le 30 Décembre 2020

Une mère israélienne a prévu, de longue date, de randonner avec son fils. Cette randonnée est leur façon de fêter la fin du service militaire du garçon. Il ne revient pas comme prévu car il se porte volontaire pour participer à une opération spéciale. Elle décide de partir malgré tout, elle a un mauvais pressentiment, redoute de recevoir une mauvaise nouvelle. Elle parcourt de magnifiques paysages palestiniens, seule puis en compagnie d'un vieil ami à qui elle confie ses craintes et ses doutes.

A la lecture de ce roman, il semble, touches après touches, très difficile d'être heureux en Israël car la guerre tue tout : les gens, les espoirs, les sentiments même.

La guerre est omniprésente et très tôt subie : le service militaire de deux ans commence à l'âge de 18 ans. De ce fait, le goût de vivre est intense, s'accompagnant d'une grande dureté aussi.

La Nature semble vraiment magnifique et on voudrait y être pour l'admirer.

L'auteur a vécu dans sa chair le drame de cette guerre perpétuelle. Ce livre pose beaucoup de questions : comment garder l'envie de vivre quand son enfant est mort pour une guerre qu'on désapprouve ? Comment vivre avec l'idée d'avoir spolié les Palestiniens de cette superbe terre ? Comment éduquer un enfant dans une société violente, injuste aux yeux des parents ?

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

Publié dans #Littérature israélienne

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Publié le 27 Août 2020

Le principe de ce livre est le suivant : des internautes ont adressé à l'écrivain leurs questions. Il répond à chacune d'entre elles, parfois très indirectement, en commençant par raconter une histoire. Il lui arrive d'évoquer sa vie personnelle, ses problèmes, ceux avec sa femme, sa fille, son chagrin de voir son meilleur ami malade, tout en restant très drôle. Le rendez-vous chez la psychologue pour son fils est hilarant. Il lui arrive d'esquiver avec grâce, en régalant le lecteur d'un petit conte et nous emmène partout, en Amérique du Sud, en Allemagne. 

Les histoires peuvent s'inspirer de la réalité, ce qui va contrarier l'entourage de l'écrivain. Celui-ci en a conscience ou non, voire ne sait plus dire sa vérité.

Les questions ont-elles été inventées pour créer un type de récit complètement inédit ? Les réponses sont-elles sincères ? Aucune importance car ce tourbillon d'inventions est un vrai régal, très sensible et amusant.

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

Publié dans #Littérature israélienne

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Publié le 14 Mars 2019

Le premier mot qui me vient à propos de livre est tendresse, la tendresse infinie entre tous ces personnages. Et pourtant ! Il y a du loufoque aussi.

Un riche américain veut faire un don d'un mikvé dans une ville d'Israël. Cette ville s'appelle la ville des Justes. Ça ne s'invente pas. Le mikvé est un bain public rituel pour se purifier. En particulier, les femmes s'y lavent après avoir eu leurs règles. Ce riche américain veut offrir ce bain à la mémoire de son épouse défunte.

Le maire s'attelle à la tâche, aidé par son fidèle adjoint Ben Tsouk. Celui-ci ressent la présence de la femme de sa vie, disparue depuis sept ans. Il fait réaliser les travaux par Naïm, en réalité Noam, qui se fait arrêter par les militaires car il a trop observé avec ses jumelles. Entre temps, une colonie d'exilés russes arrive dans le quartier de la ville où sera édifié le mikvé … Ils ne parlent pas hébreu et ne sont pas juifs.

S'ensuivent bien des aventures, toutes plus incroyables les unes que les autres. On sourit souvent à la lecture de cette histoire impossible à raconter, truffée de moments vraiment inattendus. Nevo possède l'art de raconter les histoires, comme si elle était racontée à voix haute, au coin du feu, tous les épisodes s'enchainant à merveille.

Il évoque ou interrompt l'action pour reprendre plus tard et dévoiler des faits.

Ce roman pose des questions relatives au déracinement, à l'emprise sur son destin. Qu'est-ce qui conduit à un « bon » destin ? À quelles valeurs doit-on rester fidèle ? À soi ? À ses instincts ? Où obéir aux règles ? Est-ce important de ne pas décevoir les autres, même au prix de l'oubli de soi ?

Ce livre est avant tout drôle et plaisant. À chacun d'y prendre ce qu'il souhaite.

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

Publié dans #Littérature israélienne

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Publié le 8 Janvier 2017

Oz a-t-il choisi son nom d'écrivain en référence au "Magicien d'Oz"? Il a été très bien inspiré et m'a enchantée avec ce livre autobiographique. C'est une immersion dans Israël, pays mal connu, et il faut se laisser faire pour plonger dans cet univers peuplé de mots et de règles très éloignés de notre petit monde.

Oz raconte comme s'il nous parlait à l'oreille, il répète les histoires comme à de vieux amis avec qui il reprenait une conversation interrompue. Parfois les histoires viennent de sa mère, de sa soeur.

Ce récit est fort à plusieurs titres. Il y a la force de la narration, très visuelle. Les contes de la mère se déroulent dans les forêts sombres polonaises, l'air y est glacé. Puis il nous transporte dans le désert, sa végétation rare, l'air devient brûlant. Ensuite Oz nous parle de ces juifs polonais, au début des années 30, qui espéraient la venue d'Hitler dans leur pays, pour obtenir des règles et de l'ordre. Cela donne une idée du désespoir de ces gens persécutés au quotidien. Oz décrit leur insécurité permanente, violentés au moindre écart de geste ou de langage ... les ukrainiens, les lettons, les polonais, les russes ont tous une nation, leur fierté d'y appartenir. Les juifs de ces pays ne font partie d'aucune nation car personne ne veut d'eux. Ce refus leur est répété  avec une violence inouïe. C'est toute la tragédie des juifs, il n'y a pas de pays juif comme il y a des pays chrétiens, ou orthodoxes ou musulmans ... Certains juifs sont déjà partis en Israël, ils reviennent pour convaincre ceux restés de fuir cet enfer ... d'être plus nombreux pour mieux s'imposer en Palestine.

Ce livre pose énormément de questions et permet de découvrir la naissance d'Israël, y compris les spoliations aux palestiniens et le rôle majeur joué par la Grande Bretagne.

Enfin Amos Oz est d'une délicatesse infinie pour nous narrer ses drames familiaux. En particulier, la visite de son père au kibboutz est d'une très grande pureté, d'une impressionnante justesse. Tous les rapports familiaux, la complexité des sentiments, les non-dits sont détaillés avec finesse; il n'y a pas de jugement. Oz décrit les événements avec une immense sensibilité, les pires et les meilleurs, la vie comme elle est. C'est magique.

 

 

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

Publié dans #Littérature israélienne

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