Publié le 21 Avril 2023

Ce roman est moins puissant que le recueil de nouvelles « Autorisation de pratiquer la course à pied ». Pour autant, cette histoire a une belle morale : la colère passée, l'amour est possible.

L'écriture est toujours juste et efficace, les situations très bien décrites, captivantes. Et pourtant le charme n'est pas total, rien de magistral, ni de particulièrement admirable.

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

Publié dans #Littérature française

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Publié le 17 Avril 2023

Ce roman est le livre le plus éprouvant que j'ai jamais lu et pourtant, le finir m'a laissé un grand vide. Les personnages, absolument pas parfaits, sont touchants, humains et très attachants. Nous commençons le récit par l'arrivée d'Ugwu, un jeune homme d'un petit village isolé, qui se met au service d'Odenigbo, un professeur qui commence sa carrière à l'université. Nous sommes au Nigéria dans les années soixante. Ugwu veut bien faire mais ignore les usages, il se bat pour rester au service de son Master. Quand Olanna vient s'installer, une fois encore il craint de ne pas être à la hauteur de sa tâche, elle arrive de Londres, avec son parfum, ses tenues et ses perruques. Olanna est aussi professeur, ils vivent leur passion amoureuse. Puis nous faisons un saut dans le temps. Il y a une petite fille, baby. La sœur jumelle d'Olanna, Kainene, fait des affaires, tout comme leur père, homme puissant du Nigéria. Un retour en arrière nous explique certains changements de situation. Et enfin la dernière partie est une descente aux enfers. Les Igbo sont massacrés par les Haoussas, ils déclarent unilatéralement un nouveau pays : le Biafra. La guerre est déclarée. Les personnages sont Igbo, ils découvrent les exactions dans leurs familles, ils fuient pour y échapper. Ils perdent progressivement tout, y compris leurs illusions. Ils se retrouvent aussi, l'amour reste et revient. On croit avoir tout lu, qu'il ne se passera plus rien d'épouvantable et puis ça continue. La précarité devient insécurité. C'est terrifiant. On pense à tous ceux en guerre. Tous ses aspects sont décrits avec une justesse incroyable, ce qui rend cette lecture extrêmement douloureuse. Il en reste un amour immense pour les personnages, on aimerait les retrouver, les revoir, savoir ce qu'ils sont devenus. C'est très étonnant et rare.

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

Publié dans #Littérature nigériane

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Publié le 3 Avril 2023

« Les femmes sont toujours fautives, les femmes sont éduquées à se méfier les unes des autres, les femmes apprennent la compétition pour se protéger » nous dit Racha Belmehdi. La solution ? La bienveillance, le dialogue, l'éducation, tout doit être mis en œuvre pour libérer les femmes de leur fardeau d'être une femme.

Ce livre est douloureux à lire car il décrit tout ce que nous avons intériorisé par rapport aux femmes et tous les problèmes qui subsistent pour elles, et entre autres, que la femme est l'ennemie de la femme. Le constat est amer, il reste beaucoup de chemin à parcourir. La rivalité commence au sein de la famille, les comparaisons incessantes, l'envie d'être plus aimée par ses parents. On grandit avec en sourdine une petite musique qui nous serine de nous méfier de nos sœurs, les femmes, quelles que soient notre niveau social et notre origine. Ces préceptes sont renforcés par les histoires (par exemple, Cendrillon et ses sœurs), les expressions populaires, les films et les séries.

L'auteure dénonce aussi le racisme qui amplifie les difficultés rencontrées par les femmes ; c'est impressionnant de découvrir qu'il n'y a pas de solidarité entre les femmes, d'autant quand elles sont racisées. Par peur d'être soupçonnée de communautarisme, une personne racisée se méfie et voit en l'autre personne racisée une menace, elle surjoue l'assimilation en excluant, voire en harcelant cette personne racisée. Les références, très nombreuses, sont plus adressées aux personnes de la génération de l'auteure. Il semblerait qu'on ne dispose pas beaucoup de statistiques françaises récentes.

Racha Belmehdi s'appuie aussi sur sa propre expérience et celle des femmes de son entourage, ces témoignages constituent une bonne part de ce document édifiant. Née dans les années soixante, j'ai l'impression qu'il y a un recul général.

Déconstruisons tout ce discours patriarcal, par l'éducation et la multiplicité de petits gestes de sororité au quotidien.

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

Publié dans #Document

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