litterature espagnole

Publié le 21 Juin 2019

Début saisissant et original : notre héros pense qu'il a commis l'erreur de naitre dans sa famille, première confession. Il nait après la seconde guerre mondiale à Barcelone. On comprend vite quel enfer a vécu ce petit garçon dressé comme un singe savant … un objet précieux comme son père aime à collectionner. 

Confiteor veut dire « Je confesse » et il y a toujours à dire, et plus encore quand l'éducation pétrit l'âme à la culpabilité. Le jeune Adria ne manque pas d'audace pourtant pour se rebeller contre son père, il a une résistance énergique qui va le mener loin. Puis Adria grandit, il a seul amour, un seul ami, il aime tout ce qui est rare et unique, comme les manuscrits.

La confusion des voix se prête merveilleusement à l'évocation des souvenirs et le poids du passé dans le présent devient évident. Les mystères se dévoilent au détour d'une révélation, qui en appelle une autre.

Tout se mèle, les personnages, le temps, au sein d'un paragraphe, d'un dialogue et ce flux de récit emporte tout sur son passage, telle une urgence.

L'auteur évoque beaucoup de questions comme : peut-on transmettre sans amour ? Est-ce possible vraiment de diriger la vie d'un enfant ? Quelle est la part de transmission d'un parent à un enfant ? Est-ce que l'art guérit l'âme ou est-ce seulement un refuge pour les désespérés ? Ou encore un lien entre les hommes ?

L'Histoire tient une bonne place dans le récit, le violon aussi, et la littérature et l'érudition. 

C'est du grand roman, avec beaucoup de rebondissements et de suspens, solide, dense, un univers complet et déroutant. Juste un chef d'oeuvre, qui tout au long de sa lecture, a été une vraie promesse d'évasion et de bonheur.

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

Publié dans #Littérature espagnole

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Publié le 16 Décembre 2018

Polar basque espagnol certainement très mal traduit – il y a des erreurs grossières – et qui est loin d'être captivant et reste bien trop long. Mais l'un ne va sans doute pas sans l'autre !

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

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Publié le 17 Décembre 2017

Ce récit est une plongée dans un village catalan perdu au fin fond des montagnes pendant et après le franquisme. Il décrit le lien entre le franquisme et la religion, ses dérives pour l’enrichissement personnel de quelques-uns, son manque de morale, son aveuglement. Les vengeances et les haines sont entretenues continuellement. 

Ce livre a été une vraie surprise car j’ai dû m’accrocher véritablement pendant les 150 premières pages pour surmonter une écriture qui mêle, dans la même phrase différents personnages et différentes époques. A cela s’ajoutent des descriptions d’arbres généalogiques pour parler d’un personnage et répétées à chaque fois que le personnage est cité. Cela rappelle les psaumes récités à l’église, le besoin de rappeler l’origine des gens, leurs familles. Car le poids des inimitiés entre familles est lourd, c’est une charge pour les générations. Chacun doit tenir son rôle : être républicain ou franquiste n’est pas le fruit d’un choix, c’est une obligation. Le franquiste est pour l’Espagne. Le républicain est pour la Catalogne. Le franquiste est riche et pieux, le républicain pauvre et communiste. C’est très intéressant de découvrir à quel point les gens sont déterminés dans ce contexte. Leurs haines et leurs alliances sont claires. Cela peut durer éternellement puisque les gens sont là pour toujours, ils ne changent pas de lieu.

Seul le héros est à la lisière des deux camps. Il n’est pas du village. Il ne veut pas choisir, par lâcheté, parce qu’il n’est ni riche ni pauvre, c’est juste une âme qui se pense par elle-même, loin des règles, c’est un artiste.

Il attire tout le monde et pourtant, il sera bien seul dès lors que sa femme s’enfuit, lui reprochant de ne pas choisir fermement le camp des républicains.

Elisenda est un personnage féminin fascinant : elle est seule pour affronter un monde d’hommes et est éduquée par des bonnes soeurs qui n’y connaissent rien. Tina est l’autre personnage féminin du livre. Elle fait face à tout avec candeur. Elle se raccroche à une histoire qui n’est pas la sienne pour se donner une chance de réussir quelque chose dans sa vie.

Alors le lecteur finit par oublier le labyrinthe dans lequel Cabré l’entraine, il se laisse faire par cette sombre histoire de pouvoir, d’argent et de sexe, histoire captivante sans être glauque pourtant.

Toute la profusion de détails est là pour ensevelir les idées, il faut juste passer rapidement. Le récit s’éclaircit au fur et à mesure, les secrets, les enchevêtrements apparaissent, au rythme des découvertes de Tina. Elle avance avec naïveté, elle n’a rien à perdre car elle a le sentiment d’avoir déjà tout perdu.

Encore une histoire extrêmement humaine où l’auteur nous montre à quel point les événements ne tiennent qu’à un fil, où tout peut basculer à cause d’un café arrosé. A plusieurs reprises, les personnages font les frais de ces moments a priori anodins. Ils ont beau vouloir tout contrôler, ils ne peuvent pas y arriver. A cela s’ajoutent les erreurs de jugement.

 

Ce livre impressionne littéralement, à condition de céder aux exigences narratives de l’auteur.  C’est une immersion dans un univers violent et cruel, avec en toile de fond de belles montagnes et des personnages qui ne demandent qu’à être aimés finalement.

 

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

Publié dans #Littérature espagnole

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Publié le 12 Décembre 2016

Magnifique, très prenant, une très belle écriture, de belles phrases. Un de ces livres qu'on n'a pas envie de terminer.

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Rédigé par Hélène Daumas

Publié dans #Littérature espagnole

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