Publié le 21 Juin 2019
Début saisissant et original : notre héros pense qu'il a commis l'erreur de naitre dans sa famille, première confession. Il nait après la seconde guerre mondiale à Barcelone. On comprend vite quel enfer a vécu ce petit garçon dressé comme un singe savant … un objet précieux comme son père aime à collectionner.
Confiteor veut dire « Je confesse » et il y a toujours à dire, et plus encore quand l'éducation pétrit l'âme à la culpabilité. Le jeune Adria ne manque pas d'audace pourtant pour se rebeller contre son père, il a une résistance énergique qui va le mener loin. Puis Adria grandit, il a seul amour, un seul ami, il aime tout ce qui est rare et unique, comme les manuscrits.
La confusion des voix se prête merveilleusement à l'évocation des souvenirs et le poids du passé dans le présent devient évident. Les mystères se dévoilent au détour d'une révélation, qui en appelle une autre.
Tout se mèle, les personnages, le temps, au sein d'un paragraphe, d'un dialogue et ce flux de récit emporte tout sur son passage, telle une urgence.
L'auteur évoque beaucoup de questions comme : peut-on transmettre sans amour ? Est-ce possible vraiment de diriger la vie d'un enfant ? Quelle est la part de transmission d'un parent à un enfant ? Est-ce que l'art guérit l'âme ou est-ce seulement un refuge pour les désespérés ? Ou encore un lien entre les hommes ?
L'Histoire tient une bonne place dans le récit, le violon aussi, et la littérature et l'érudition.
C'est du grand roman, avec beaucoup de rebondissements et de suspens, solide, dense, un univers complet et déroutant. Juste un chef d'oeuvre, qui tout au long de sa lecture, a été une vraie promesse d'évasion et de bonheur.