Ce chat est un petit être vivant, qui communique à sa façon : les pupilles dilatées, oreilles en arrière ou soupir de détente absolue. Il a ses besoins et ses envies, rien ne doit les entraver car c'est un être tout à fait libre. Et il y tient. Son rituel le rassure peut-être, dormir la journée, courir la nuit, descendre à la tombée du jour pour profiter d'éventuels câlins. Il tourne autour des chaises et des fauteuils, se frotte contre eux et parfois, contre une jambe. Il est énervé, il saute sur la jambe, sans griffer toutefois. Il me regarde fixement, l'oeil perdu, sans signifier pour autant une intention. Il est tranquille la plupart du temps. Il s'étire, son corps souple n'est plus qu'une corde suspendue, il bâille en même temps, écarte sa mâchoire et laisse pendre sa petite langue rose entre ses dents pointues.
Dès qu'une caresse s'est tue, il lèche avec énergie l'endroit, comme pour se débarrasser de l'odeur intruse de la main. Wolfi chasse, se cache, est un fidèle compagnon pour le jardin, si présent qu'il gène parfois les travaux de bêchage. Il frime presque en sautant avec grâce, l'élan pris de loin. En hauteur sur les branches les plus souples, son regard porte sur son secret royaume. Il miaule quand il rentre, pour remercier peut-être, pour dire bonjour, pour dire qu'il est là.
Ce chat transpire des coussinets dès que la caisse est en vue, et s'enfuie à l'arrivée d'étrangers.
Il vérifie régulièrement qu'il est interdit de monter sur la table. Il est confiant, toujours à boire et à manger.
Il est définitivement tranquille, sa tête repose sur ma main, sa patte est posée sur mon bras ; après un soupir sonore, il ferme les yeux et sa respiration est lente, presque disparue. A lui de décider quand le moment est venu.