litterature japonaise

Publié le 11 Mars 2024

Je suis éblouie par ce roman étrange, brillant, philosophique. La culpabilité, la maitrise de soi (il aime ça !) et de son corps, les vies vides et vaines, la place de chacun dans l'histoire des autres. La construction est fascinante et le suspens rend le livre addictif. J'ai eu du mal à le laisser. Il s'en dégage beaucoup de tristesse et finalement, ce livre tend à démontrer qu'on n'a pas tant de prise sur son destin, son histoire, il faut faire avec. C'est un peu une sorte d'analyse qui se déroule avec tous les fantasmes qui vont avec : tuer le père, violer la mère, la sœur … certains faits n'ont aucune explication, comme le lien avec Nakata mais cela n'a pas d'importance, moi qui aime tant tout ce qui est bien rationnel.

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

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Publié le 27 Novembre 2022

Après un prologue bien énigmatique pour aiguiser l'imagination, ce livre débute avec un premier chapitre déconcertant, une sorte d'échange entre deux personnages à propos d'un drame survenu. A chaque nouveau chapitre, une ou plusieurs révélations se répercute avec tout ce qui a pu être appris ou interprêté précédemment. Pour ajouter au désordre de la raison du lecteur, chaque chapitre est vécu par un protagoniste, voire plusieurs, mais aucun d'eux n'est explicitement présenté, sans compter les allers retours dans le temps. Ce jeu intellectuel prend le dessus peu à peu sur l'intrigue, la solution de l'énigme importe de moins en moins.

Onda Riku nous offre de très belles phrases tout au long de ce brillant récit. « Il faisait si chaud et humide que le monde semblait empli d'une malveillance silencieuse ». Bravo aux deux traducteurs de ce roman japonais contemporain, Mai Beck et Dominique Sylvain.

J'ai très envie de découvrir d'autres romans de cette autrice pour retrouver l'intensité de son écriture, son intelligence, sa beauté.

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

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Publié le 18 Avril 2020

Yôko Ogawa maîtrise l'art de construire un univers infernal et original, à partir de faits pouvant être tout à fait réels. Une petite fille meurt brutalement, la mère décide de vivre avec ses trois aînés dans une grande maison un peu abandonnée, entourée d'un parc, avec fontaine et cours d'eau, le tout entouré d'un haut mur de briques. L'endroit appartient au père des enfants.

Seule la mère sort de l'enceinte – protectrice?- pour aller travailler. Dès le premier soir, elle impose à ses enfants de se trouver un nouveau nom désigné au hasard, dans une encyclopédie. Elle leur fabrique des accessoires à porter tous les jours : des ailes pour le dos de la plus grande, une crinière et une petite queue ronde pour les garçons. Elle leur demande de parler très doucement.

Passé la surprise – tout est surprise – il est clair que la folie de la mère est avérée, les enfants n'en ont pas conscience ou ils ne le montrent pas, ils n'ont pas d'autres repères. Ils ne réclament rien, ils ont peur. Ils appliquent toutes les règles imposées, surtout cette interdiction de sortir de la propriété, ils ont peur. Ils doivent se conformer au rythme décidé, comme chanter tous les soirs, ils ont peur.

Les enfants grandissent dans cet univers étroit, mais sans limites pour leur imagination, refuge de liberté. Le père n'apparaît jamais.

Des alternances avec d'autres moments et d'autres personnages apportent un peu de respiration et d'espoir à cette ambiance confinée. Puis tout se mélange, l'imaginaire et le réel, comme une sorte de délire intérieur.

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

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Publié le 20 Juillet 2019

Très bien écrit, ce récit ne m'a pas marquée à cause de la personnalité du héros.

Il est peu sympathique, trop compliqué, trop peu résolu à choisir entre toutes les femmes qu'il aime.

Il est incapable d'exprimer ses sentiments et surtout de décider.

 

 

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

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Publié le 14 Mai 2019

Un ouvrier japonais travaille sur un chantier dans une montagne perdue et lointaine, inaccessible. A cet endroit, se trouve un petit hameau, coupé du monde. Il possède ses règles, ses codes, et ses habitants n'ont aucune envie de contact avec les ouvriers du chantier.

Le récit est celui de l'ouvrier dont on comprend qu'il a choisit ce travail après un séjour en prison. La construction de l'histoire fait une large part au suspens. Il y a une vraie ambiance grâce aux superbes descriptions de la montagne et la retenue des impressions du héros de l'histoire.

C'est très prenant et magnifique.

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

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Publié le 29 Avril 2019

Il s'est suicidé et elle comprend qu'elle ne le connaissait pas. Point de départ d'une quête de l'autre dans un univers étrange et parfois fantasmagorique.

Ce deuil est abordé avec une écriture délicate et symbolique.

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

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Publié le 11 Février 2019

Tamura est un soldat japonais qui erre sur une petite île des Philippines pendant la seconde guerre mondiale. Son chef le gifle parce qu'il n'est pas resté comme prévu à l'hôpital pour soigner sa tuberculose. Tamura avait reçu cinq jours de nourriture pour avoir le droit de séjourner à l'hôpital. Là-bas, le personnel lui a pris une partie de ses vivres, puis expulsé parce qu'il n'avait plus rien à manger. La règle est simple, pour rester il faut avoir à manger.

Tamura ne dit rien de tout cela à son chef, il obéit en soldat et s'en retourne. Il se sent libre car sa compagnie ne veut plus de lui. Mais il est condamné à mourir de faim.

Résigné, il n'a plus peur et ressent avec force la nature environnante : la forme des collines, la densité de la forêt, le vent des plaines. Devenant faible, la limite entre la vie et la mort devient ténue. Il observe avec détachement la violence de la guerre, toujours vigilant pour sa survie.

Les expériences de toutes sortes, de plus en plus extrêmes, s'enchainent au rythme de courts chapitres, ce qui aide pour reprendre son souffle tant la tension est forte. Ôoka a puisé dans ses propres souvenirs pour cette histoire, ce qui donne un prix encore plus élevé à ce roman singulier.

La fin du roman dénonce avec courage l'absurdité de la guerre, les arrangements avec ses désastres.

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

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Publié le 1 Février 2019

Il s'agit d'un joli récit à propos de la nourriture, d'une relation entre une mère et sa fille.

Le style est délicat, plein de poésie, de superbes descriptions.

C'est un peu étrange au sens littéral du terme, comme souvent en ce qui concerne la littérature japonaise.

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

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Publié le 27 Janvier 2019

Au soir de sa vie, Fukuzawa Yukichi nous fait un merveilleux cadeau : nous raconter sa vie dans un livre. Ce livre, arrivé jusqu'à nous, est passionnant à plusieurs titres. D'abord l'émotion d'être en « contact direct » avec un Japonais du 19 ème siècle. Il raconte tout en détails : la vie à cette époque, la culture, la société. Les différences avec notre société occidentale contemporaine sont incroyables : pas de police ni de justice, des bateaux achetés aux américains sans contrats ni facture (ce qui crée de mauvaises surprises) et encore moins de récépissé de paiement … Ce récit a beau dater d'une autre époque, il est narré avec un langage fluide, simple, direct.

Fukuzawa raconte les changements de l'époque : le chaos du début de l'ère Meiji, les dangers … et comment il arrive à s'en sortir, lui le complice des Occidentaux puisqu'il a voyagé et rapporté des connaissances de l'extérieur du Japon, fermé pendant deux siècles au reste de l'humanité. Il reste malgré tous les risques fidèle à lui-même, sans concessions, avec une grande compréhension des autres.

C'est un document d'une richesse inouïe, fascinant par toutes ses péripéties et la découverte du Japon à cette époque. C'est unique en son genre mais il faudrait de telles oeuvres pour chaque époque, en tous endroits … racontés par des personnes aussi intelligentes et sensibles que Fukuzawa, un être véritablement exceptionnel.

 

 

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

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Publié le 11 Décembre 2018

Gros délire plein de fulgurances magnifiques. Il y a des descriptions de paysages de montagne isolée déjà dans présentes dans « Kafka sur le rivage ». L'histoire n'est pas claire mais cela n'a pas d'importance. Ce n'est qu'un prétexte. La fille disparaît, a-t-elle jamais existé ? Ses pouvoirs dus à ses oreilles sont-ils le résultat d'une vraie hallucinationdu héros ?

C'est le lâcher-prise total, Murakami se laisse aller à toutes les expériences, aventures diverses. C'est parfois drôle, touchant, mais reste difficile à lire. Il n'y a pas toujours de cohérence et cela m'a bousculée. Tout ceci a pour but de faire réfléchir sur ce qui compte, dire aux morts ce qu'on avait voulu leur dire par exemple.

Ce livre ouvre d'autres portes, pleines de poésie et de mélancolie. A consommer avec modération car je me suis sentie prise au piège parfois quand je n'arrive pas à me laisser déborder par les fièvres de monsieur Murakami.

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

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