Publié le 26 Janvier 2024

Luisella grandit dans une petite ville du Nord de l’Italie, au 19ème siècle. Sa beauté de petite fille est remarquée par un homme soi-disant propriétaire viticole. Les parents de la fillette de cinq ans sont pauvres et acceptent que Luisella parte avec un inconnu pour un avenir meilleur. L’homme la dépose chez Mona, une vieille femme qui va prendre soin d’elle dans sa masure éloignée de toute civilisation. Luisella grandit et se rebelle, demande à voir les vignes, d’autres horizons. Piqué, il la retire à Mona et l’emploie à transporter le fruit de ses vols opérés par les bandits sous sa coupe. Elle découvre la vie sur sa mule, vit toujours seule ou presque. Puis vient un jour où elle revoit Mona qui la vêt de beaux vêtements voyants. Luisella a pour mission de détrousser de jeunes gens riches lors d’une fête, en compagnie de son patron. La conscience de Luisella l’en empêche, c’est un choc pour elle de découvrir des gens qui mènent une autre vie, avec des perspectives, sans se corrompre. Elle prend sa liberté avec un immense courage. Son mentor est fait prisonnier, il la menace.

Voici le résumé du début de ce récit rondement mené, narré avec une belle langue, riche, singulière, qui porte cette histoire passionnante, et réelle, car Bertil Galland s’est inspiré d’un long poème écrit à la gloire de Luisella.

Le seul bémol à ce roman est parfois la sensation, ressentie dans la seconde partie, de lire un guide touristique tant les descriptions sont fournies et ralentissent alors le rythme.

C’est l’occasion de découvrir l’Italie avant son unité, les difficultés pour se rendre d’un endroit à l’autre, puis la découverte de la France de cette époque riche artistiquement.

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

Publié dans #Littérature suisse

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Publié le 10 Janvier 2024

Ayant entendu à la radio une interview d’Ilaria Gaspari, je me suis précipitée pour acheter son essai. Il m’a fallu du temps et de la concentration pour déguster à petites bouchées ce livre qui commence en disant que la philosophie guérit les maux. Chaque chapitre est consacré à une émotion. Ilaria Gaspari n’hésite pas à puiser dans sa propre expérience pour alléger et illustrer en même temps ce qu’elle présente.

J’ai glané ici et là des idées. Certaines ont eu un écho tangible avec mes propres ressentis, d’autres ont été une véritable découverte.

Le postulat de départ est notre peur d’être comme les autres, de ressentir des émotions, les mêmes émotions. Or ressentir des émotions, c’est s’accepter, et en s’acceptant, on est capable de les affronter de face.

« Il est libérateur de dire : « J’ai peur du monde, et cette peur, je peux l’affronter ! » ».

Pour l’envie, elle cite Dante qui dit que l’envieux est affamé de vengeance et sa source inconfortable : le manque de confiance en soi.

Elle nous incite aussi « à sortir de la comptabilité des prix (et des punitions) pour mieux nous aimer, être aimés. »

La question « Suis-je heureux ? » doit être posée régulièrement. Si se poser cette question est douloureux, ce n’est pas grave. Le bonheur était une vocation pour les Grecs. Se poser la question est une bonne chose avant de s’apercevoir que le bonheur est parti, en garder le souvenir pour les jours de disette, garder l’espoir ainsi. Savoir en profiter pleinement et non, par exemple, tout prendre en photos, être là sans être là.

Socrate souligne l’importance d’être fidèle à soi-même, ce qui suppose de se connaître, comprendre qui l’on est. Être heureux, c’est réussir à vivre sans se trahir, ce qui est difficile.

« Je ne dois pas m’efforcer de retenir quoi que ce soit, mais me contenter d’être, être toujours ».

Le dernier chapitre aborde la gratitude, qui efface les dettes entre celui qui donne et celui qui reçoit. Elle cite Adorno « La seule relation de la conscience au bonheur est la gratitude ». Quand on a été éduqué dans une arithmétique de devoirs, de dettes, on ne peut s’adonner au bonheur. Il y a l’orgueil, la jalousie qui l’empêchent de survenir. « Comprise pleinement, la gratitude nous pousse vers la personne qui nous a apporté son aide ou vers la personne que nous avons aidée, parce que la reconnaissance concerne la relation entre le bénéficiaire et le bénéficiant ».

Il y a toutes ces frustrations liées à l’attente d’un geste, d’une récompense. Ne plus rien attendre libère sûrement et le cadeau reçu sans raison a encore plus de saveur dans ce cas.

Je ne pense pas avoir profité de tous ses enseignements, mais il est sûr que ce livre m’a donné une forme d’apaisement réjouissant, voire guéri quelques maux avec ses mots … Lire de la philosophie c’est faire un écho avec soi, mettre en résonnance ses idées avec celles des autres, en toute modestie. Cela demande un peu de courage d’expérimenter cet exercice rare, rechercher par exemple des définitions ou décrypter certaines citations de philosophes. C’est aussi un rendez-vous choisi avec un ou une amie qui donne à réfléchir.

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

Publié dans #Philosophie

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Publié le 9 Janvier 2024

Il y a quelques années, une copine de Pilate m’a dit en chuchotant que sa fille de 8 ans avait des problèmes. Puis elle s'arrêta, me jugeant de son regard planté tout droit dans les yeux : que pouvaient bien être ces problèmes ? La petite voyait des fantômes partout. Elle était constamment effrayée. Sa mère était désemparée et ne savait que faire. Bien des années après, une voisine me racontait la même chose à propos de son fils. J’étais encore plus intriguée et plus encore à l’écoute, il m’arrivait - très rarement – d’avoir l'impression de la présence de mon père défunt à mes côtés. Alors ce livre m'a attiré car c'est le sujet. Une maman meurt peu après avoir donné naissance à un petit Hadrien. Celui-ci la voit et voit d’autres morts. Cela envahit sa vie de petit garçon. Il est en colère car incompris. Son père va se battre pour trouver un moyen de vivre avec cela, vivre tout court.

Ce roman se lit tout seul, il y a quelques digressions mais c’est sans doute pour alléger le sujet abordé de manière très sensible.

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

Publié dans #Littérature française

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Publié le 8 Janvier 2024

Voici la véritable histoire de Mokhtar né en Amérique dans une famille modeste de yéménites exilés. Il ne sait pas bien quoi faire de sa vie et découvre fortuitement que le café vient du Yémen. Il développe une passion telle qu'il va apprendre tout du café et son énergie folle va le conduire à rencontrer les quelques producteurs restants au Yémen. La culture du Qat a remplacé celle du café. Les rares producteurs de café sont pauvres : les intermédiaires ne leur font pas profiter des hausses de prix du café et sont très peu regardants sur la culture, le stockage, le tri et le transport des petites cerises rouges : le café.

La fin du livre est absolument haletante, inimaginable, digne des meilleurs livres d'aventures, et pourtant tout y est véridique.

C’est le troisième de Dave Eggers que je lis, avec toujours autant de plaisir. Son écriture a pour effet de donner l’impression d'écouter une histoire sensationnelle raconté par un ami proche.

 

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

Publié dans #Littérature américaine

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Publié le 8 Janvier 2024

L'année a démarré très fort avec « La saison des feux » de Céleste Ng, une action permanente, des rebondissements, sans compter nombre de questions de société sur la maternité, l'éducation, les relations entre classes sociales … Un très grand roman !

Un autre livre a été un choc : « L'autre moitié du soleil » de Chimamanda Ngozie Adichie. Il relate la guerre du Biafra avec des personnages absolument imparfaits et attachants. L'écriture pure nous entraine loin avec ces personnages qu'on ne voudrait jamais quitter et décrit en même temps l'indicible. Voilà un roman extraordinaire.

« Rupture(s) » conduit à penser sur un sujet difficile, sans pour autant être inabordable. Ce document philosophique apaisant, donne envie de découvrir d'autres livres de Claire Marin, comme « Vivre autrement ».

J'ai été emportée par « Age of Vice » de Deepti Kapoor, roman indien, violent, percutant et très prometteur car c'est le premier volet d'une trilogie.

Céleste Ng m'a de nouveau ravie avec son roman « Nos cœurs disparus », roman d'anticipation bien ancré dans nos réalités.

 

 

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Rédigé par Hélène Daumas Objectif Livre

Publié dans #Eclat de voix

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